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La violence dans le nouveau testament


Le lundi 20 juin, c’était la dernière rencontre de l’année pour parler de la violence dans la Bible, en allant cette fois interroger des textes du Nouveau Testament.

Comme toujours, la rencontre a débuté par un temps d’échanges avec ses plus proches voisins sur la constatation que Jésus est né dans un monde violent. Il fallait, sans ouvrir sa bible, citer 2 ou 3 scènes des évangiles où la violence est présente. C’était facile malheureusement, pourrait-on dire. Belle occasion pour commencer en parlant avec ses voisins ; ensuite la moisson des propositions montrait à la fois la banalité et la diversité de toutes ces violences présentes hier... comme aujourd’hui :

- le rejet de l’autre : on ne parle pas avec les Samaritains ;
- le “massacre des innocents”, massacre d’enfants par Hérode lors de la naissance de Jésus (Mat. 2, 16-18) ;
- la décapitation de Jean-Baptiste ;
- Pierre arrache l’oreille de Malchus, serviteur du Grand-Prêtre ;
- L’exécution d’Etienne (dans le livre des Actes) ;
- Les Galiléens massacrés par Pilate (Luc 13) ;
- bien sûr aussi : l’exécution de Jésus, etc.

Puis nous sommes entrés dans le temps de la véritable LECTURE de textes bibliques. Chacun des trois groupes de quatre ou cinq participants a reçu sa propre feuille de route. Pour étudier chacun deux passages des évangiles, passages aux contextes très différents, mais aussi deux textes du Livre de l’Apocalypse, les mêmes pour tout le monde.

Voici les passages des évangiles qui ont été lus pour voir s’il n’y a pas une violence chez Jésus et laquelle :
 
Matthieu 11, 12-24 : malédiction sur Chorazin
et Matthieu 13, 36-42 : l’ivraie, la mauvaise herbe jetée au feu (parabole)

Matthieu 18, 23-35 : le débiteur impitoyable (parabole)
et Matthieu 22, 1-14 : les invités à la noce qui ne viennent pas, celui qui est chassé.

Matthieu 21, 33-45 : les vignerons homicides, qui seront massacrés
et Jean 2, 13-21 : Jésus chasse du temple les marchands et les changeurs.

Pour tous ces passages, les mêmes questions :
De quelle violence s’agit-il ?
Á qui ? Á quoi Jésus s’adresse-t-il ?


On ne peut pas éluder le problème de la violence dans ces textes. La mise en commun a été un partage passionnant dont il est difficile de faire écho dans un compte rendu. Parce que cette violence interroge chacun.
La violence de Jésus est là. Plutôt virtuelle que concrète parce qu’elle est dans ses par[ab]oles plutôt que dans des actes, parce que Jésus appelle à un changement. La violence de Jésus exprime son intransigeance, son impatience et même l’impatience de Dieu face aux siens qui vivent dans la dureté et sans reconnaissance. Quand le peuple de Dieu fait barrage à la grâce de Dieu... Quand ceux qui ont été visités et aimés ne transmettent pas ce qu’ils ont reçu : amour, remise de dettes, pardon.... quelle issue est encore possible, hors la violence, s’il n’y a un vrai retournement ?

La lecture des deux textes de l’Apocalypse sur la colère (Apocalypse 6,15-17 et Apocalypse 11,18) a fourni un éclairage lumineux en mettant la colère dans sa dimension “eschatologique”. S’il s’agit de la colère de Dieu, ce n’est pas aux humains de l’’exercer. Eschatologique, la colère est annoncée pour “la fin des temps”, le temps de l’accomplissement, un temps qui n’appartient pas aux humains : “Temps de la destruction pour ceux qui détruisent la terre” (Apoc. 11.18).

Il faut absolument sortir de la violence. Il est temps. Maintenant.


Pour terminer la soirée, nous avons abordé la question : “Comment Jésus subit-il la violence ?
Nous avons parlé ensemble de la mort de Jésus et nous nous sommes interrogés pour savoir s’il s’agissait d’un sacrifice. Et si ce sacrifice était le même ou dans la suite de ce que nous avions évoqués lors de notre première rencontre dans ce cycle consacré à la violence dans les mots de la Bible. Une discussion passionnante mais difficile à retransmettre en quelques mots.

Pour conclure, nous avons écouté la lecture de la lettre aux Hébreux, où le Christ est présenté comme le seul véritable médiateur, son sang comme la seule véritable purification, sa mort comme le seul véritable sacrifice qui sauve, en faisant de l’ordre des sacrifices du premier testament un "symbole pour le temps présent" (Hébreux 9, 6-15)

Si vous souhaitez retrouver l’ensemble des déroulés de nos rencontres sur la violence, vous pouvez télécharger les trois fichiers pdf correspondants. Bonne lecture et bon été.


Pour les projets de l’année 2016-2017... Rendez-Vous sur ces pages en septembre !


Marie-Odile Richard et Zoltan Zalay