Le sacrifice 3ème séance du 28 mai 2018
Pour ceux qui le souhaitent vous pouvez consulter en fin de texte le document distribué à chaque participant (déroulé) ainsi que le résumé des interventions du pasteur et du prêtre.
Dernière rencontre sur le thème du sacrifice pour arriver à la question cruciale : la mort de Jésus est-elle un sacrifice ? lui même, comment l’a-t-il vécue ?
Nous avons réfléchi en groupes, d’abord sur 3 textes de l’Evangile de Marc au chapitre 14 :
dans le 1er texte (versets 1-8), devant cette femme qui verse du parfum
sur sa tête, il parle calmement de son ensevelissement donc de sa mort.
Le texte suivant (versets 17-25) permet d’avancer : il parle de celui qui va le livrer, et « donne » son corps et son sang.
Enfin, le dernier texte (versets 32-43) nous montre Jésus dans toute son humanité, en proie à l’angoisse, à la solitude, souhaitant que la mort s’éloigne, mais soumis à la volonté de son Père.
Nulle part on ne parle de sacrifice, même si des notions comme le repas, et surtout le sang entrent bien dans ce que nous avions trouvé dans les sacrifices de l’Ancien Testament.
Le texte de Jean 6 : manger ma chair, boire mon sang, est d’un réalisme glaçant. Mais si tout nous rappelle un sacrifice, qui est aussi un don, c’est tout différent car c’est Jésus lui-même qui se donne. D’ailleurs là encore, le mot sacrifice n’est pas employé.
L’ensemble sera éclairci par les textes de l’épître aux Hébreux.
Elle rappelle ce qu’étaient les sacrifices de l’Ancien Testament : une offrande d’animaux, renouvelée chaque année par le grand-prêtre. Or, Jésus, lui, s’offre lui-même, victime parfaite en un sacrifice parfait qui n’aura pas besoin d’être renouvelé. C’est lui qui se donne en sacrifice. Par amour. On retrouve ce qui caractérisait les sacrifices de l’Ancien Testament, accomplis en et par Jésus-Christ. De façon définitive.
C’est là LE sacrifice ultime. Remarquons que le mot sur les 28 fois où il est employé dans l’ensemble du Nouveau Testament, l’est 15 fois dans l’épître aux Hébreux.
La mort de Jésus est donc bien un sacrifice, mais à la différence des autres, c’est Jésus qui se donne, qui offre sa vie dans un acte d’amour, et par là, vainc le mal de façon définitive.
Un échange entre le pasteur James Lowe et le Père Luc-Marie Duprey a permis d’éclaircir cette notion de sacrifice dans nos liturgies : si les Catholiques, à la messe, utilisent des formules comme : « Regarde, Seigneur, le sacrifice de ton Eglise et daigne y reconnaître celui de ton Fils... » cela ne signifie pas qu’on refait le sacrifice, mais qu’on rend celui de Jésus présent, comme par les paroles de la consécration, on rend Jésus-Christ présent.
Les Protestants redoutant qu’on semble refaire ce qui a été fait « une fois pour toutes » préfèrent y voir un rappel du don de Jésus-Christ. Comme est un rappel le récit de l’institution eucharistique qui rend Jésus présent. Une façon de célébrer un acte unique, donc qui ne peut être que symbolique, une célébration au sens le plus fort du terme.
Riches échanges qui nous font ressentir combien, derrière des façons de faire différentes, c’est l’essentiel que nous partageons.
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